Communiquer : un chemin étroit et difficile

A travers l’ensemble des innombrables messages qui s’imposent à nous tous les jours : sur les écrans, sur les chaînes continues, sur internet et sur les réseaux sociaux...
S.O.S Amitié Paris Île-de-France doit absolument réussir à trouver ses propres voies de communication pour mieux se faire connaître.

En effet, après nos 62 ans d’existence, nous devons toujours faire comprendre à des êtres humains qui sont en souffrance psychique ou en situation de solitude, et qui ne nous connaissent pas encore que nous pouvons les aider 24 h sur 24 au téléphone ou par chat tous les jours de l’année.

Nous devons aussi donner envie à de nouveaux écoutants de nous rejoindre en leur montrant combien l’écoute peut être enrichissante et utile dans toutes les circonstances de nos vies.

Par ailleurs, il nous faut aussi communiquer à destination des financeurs, tant publics que privés, garants de notre longévité, de notre indépendance et de la qualité de nos formations.

Si cette nécessité de s’adresser à ces différents interlocuteurs s’impose à nous, il nous faut reconnaître que les moyens d’accès sont de plus en plus complexes. En effet, les vecteurs de communication actuels sont très encombrés, souvent payants, parfois très onéreux, et réclament des savoir-faire nouveaux comme le montre l’utilisation  des réseaux sociaux.

Depuis l’origine, S.O.S Amitié a dû respecter des contraintes :

Lorsque S.O.S Amitié fut créée, il y a 62 ans, sa charte éthique constituait le socle et le cœur de sa mission. Elle s’impose toujours aujourd’hui à tous nos bénévoles. Dans cette charte, le respect de l’anonymat de l’appelant et de l’écoutant et la confidentialité des échanges étaient, et restent, des impératifs absolus de notre service.

De plus notre activité d’écoute est peu visuelle : pas de photos spectaculaires, juste un écoutant...et son téléphone.

Par contraste avec cette sobriété, ce que nous confient les appelants est souvent extraordinaire, imagé, inquiétant même, mais tout demeure circonscrit dans la singularité et  magie de l’échange oral anonyme, et dans l’invisibilité de son langage.

Aujourd’hui, elle doit répondre sans rien trahir aux nouvelles sollicitations des médias.

L’époque est au visuel, au spectaculaire. Chacun prend des photos avec son téléphone qu’on ne quitte plus, filme et « poste » sur les réseaux. Chacun monte au créneau, dévoile parfois ses pensées les plus intimes à des foules inconnues.
Il faut fendre l’armure ... peut-on entendre en ce moment.

Pouvoir intéresser tous les publics que nous aimerions toucher avec de telles contraintes n’est pas simple.

Les journalistes nous sollicitent souvent pour écouter nos échanges entre appelants et écoutants ou pour participer à nos séances de formation continue où peuvent être évoqués des appels particuliers.

Cela ne procède bien sûr pas d’une curiosité déplacée, mais simplement de leur volonté de montrer et d’expliquer.

Nous nous y sommes toujours refusés.

Quelle pourrait être la réaction d’un appelant retrouvant diffusés sur une radio ou une télévision les échanges qu’il nous a confiés en toute confidentialité!

C’est pourquoi, nous ne transigeons pas sur cette garantie absolue que nous offrons à celles et ceux qui nous appellent, tout en nous exprimant largement dans les médias audiovisuels et dans la presse écrite. La voie est étroite, mais nous nous y tenons. Heureusement notre réputation de sérieux, notre longue histoire, et tant de témoignages reçus d’appelants que nous avons aidés à un ou plusieurs moments de leurs vies restent aujourd’hui encore, les fondements mêmes de notre communication.

Et ce sont nos écoutants qui, lorsqu’ils sont sollicités, en parlent le mieux, avec pudeur et respect, force et authenticité, en toute humanité.