L’écoute à domicile

En 2022, après 2 ans de crise sanitaire très anxiogène, la situation psychique des Français et des Franciliens en particulier, s’est nettement détériorée.

Des études de la DREES (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques) de 2021 montrent une cette hausse des syndromes dépressifs. Parmi la population touchée, les jeunes et les femmes sont les plus vulnérables.
Pendant toute cette période, les appels adressés à l’association ont augmenté jusqu’à +35%.
Les modalités d’intervention de l’association reposent sur le téléphone et les « médias » internet (« chat » et messagerie).
En 2021, les écoutants ont répondu à près de 100.000 appels, tous médias confondus.

Lourdement sollicitée, de jour comme de nuit, notre association a vu son fonctionnement mis à rude épreuve, sur le plan humain comme sur le plan technique.

Sur ce plan technique, nous avons porté depuis toujours une attention constante à l’évolution des techniques et des systèmes de nos prestataires opérateurs, de téléphonie et d’internet.
Mais avec la situation sanitaire liée à la COVID 19, les confinements ou les diverses formes de précaution sanitaire nous ont obligés à nous réorganiser en mutant vers un dispositif d’écoute à domicile ou écoute à distance (EAD), alors que notre mission ne se réalisait jusqu’alors que dans nos 9 lieux d’écoute dédiés en Île-de-France : Bagnolet, Boulogne-Billancourt, Brunoy, Cachan, Évry, Paris Centre, Paris Ouest, Paris Sud et Saint-Germain-en-Laye.

Avantages et inconvénients de l’écoute à domicile

L’écoute à domicile offre indéniablement des avantages. Pour certains écoutants de la Région Île-de-France qui résident à des dizaines de kilomètres de leur lieu d’écoute (et ils sont nombreux), le lieu d’écoute permet d’éviter des déplacements aller et retour et de conserver toute les énergies pour l’écoute en elle-même.
Ces points sont encore plus importants en hiver par temps de gel ou de brouillard et lorsque les écoutes ont lieu en pleine nuit.

S’ajoute à ces critères d’éloignement une notion de sécurité.

En particulier en pleine nuit, pour tous les centres d’écoute y compris les parisiens, les déplacements peuvent toujours présenter un risque pour nos écoutants et écoutantes, dont une partie est constituée de retraités.
Grâce à la solidité de notre formation initiale et la formation continue toujours obligatoires pour tous, la qualité d’écoute n’a pas souffert de cette différence de lieu. Les spécificités de cette écoute sont d’ailleurs largement abordées lors de ces séances de formation.
En revanche, cette écoute hors du centre, qui ne peut toutefois concerner qu’une partie de la quantité d’heures d’écoute effectuée par chaque bénévole, peut présenter des risques d’éloignement et d’isolement préjudiciables, tant pour la vie interne du groupe que pour l’équilibre psychique de l’écoutant qui peut être mis à mal après un appel très difficile comme le sont souvent les appels suicidaires.
C’est pourquoi une attention particulière est encore plus portée aujourd’hui à la qualité du lien entre écoutants et à la préservation du lieu d’écoute comme « sas » indispensable d’échanges et d’écoute des écoutants, afin qu’ils continuent d’assurer leur bénévolat en toute amitié, compréhension et soutien chaleureux que les écoutants, récents et confirmés, ont l’habitude de se prodiguer entre eux.